Chapitre 1

(Comment modifier son comportement) page 10

Pour expliquer nos comportements et nos sentiments, nous faisons régulièrement appel à des explications que nous avons apprises ou que nous imaginons vraies, mais qui ne le sont pas toujours. Nous aurions souvent intérêt à être plus sceptiques et à faire de la recherche-action sur nous; mêmes, du moins quand c'est important pour nous de connaître la cause de nos comportements et de nos émotions.
Comme exemple de nos interprétations erronées, voila une expérience de Latané et Darley.(9) Ces psychologues ont fait une série de recherches qui montrent que plus il ya de personnes dans un endroit, moins ceux qui sont présents ont tendance à aider quelqu'un qui aurait besoin d'assistance. Ils ont constaté ce phénomène dans un grand nombre de situations et avec de très nombreuses personnes, de sorte qu'il semble que ce soit un phénomène assez général. De plus, dans chacune de ces recherches, ils ont demandé à ces personnes si elles croyaient avoir été influencées par la présence des autres. Mais chacune de ces personnes niait avoir été influencée par" présence des autres, alors que la recherche montrait exactement le contraire. Ceci n'est qu'un exemple du fait que nous connaissons parfois très mal ce qui influence nos comportements et nos sentiments. Et il n'y a rien de pire qu'un ignorant qui ignore son ignorance: cela nous amène à adopter des fausses explications ou à en forger et cela nous rend moins aptes à modifier notre façon d'agir. Mais si nous prenons conscience de notre ignorance vis-à-vis de nous-mêmes, nous pouvons au moins nous mettre au plus tôt à la tâche pour connaître ce qui nous influence et pouvoir ainsi mieux diriger notre vie.
Voici d'autres exemples de fausses interprétations des comportement humain. Les gens qui souffrent d'insomnie considèrent la plupart du temps et, souvent avec raison, que leurs problèmes de sommeil sont causés par le stress de la vie quotidienne, par leurs inquiétudes et leur anxiété. Mais souvent...suite


9) LATANE, B. et DARLEY, J.M., The unresponsive bystander: Why doesn't h,
help?, Appleton-Century-Crofts, New York, 1970.

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