Chapitre 1

(Comment modifier son comportement) page 7

De plus, Snyder et Larson ont trouvé que plus une personne accepte de telles interprétations générales de sa personnalité, plus elle se sent contrôlée par des forces extérieures à elle, c'est-à-dire moins elle a l'impression de pouvoir diriger elle-même sa vie.(7) Ceci est une indication supplémentaire qu'en croyant à ces caractéristiques vagues et immuables de notre personnalité, nous nous condamnons à l'inertie. Combien de fois avons-nous dit "Je suis fait comme ça. Je suis gêné, nerveux, fragile, etc.", comme pour nous donner une raison de ne rien faire et même de mettre les autres à notre service? Voilà une bonne raison pour croire aux interprétations générales de la personnalité: cela sert d'excuse à notre passivité et à notre dépendance!
Certaines personnes se servent même des étiquettes de "névrotiques", "compulsifs", "dépressifs" ou autres pour contrôler leur entourage, pour exiger de leur conjoint, de leurs enfants, de leurs parents ou de leurs amis qu'ils prennent toutes sortes de précautions pour ne pas aggraver leur "névrose", leur "compulsion" ou leur "dépression". Ces gens sont eux mêmes malheureux et rendent leur entourage malheureux.
Ce dont nous avons besoin pour évoluer, ce n'est pas de ce genre d'étiquettes. Réservons les étiquettes pour les pots de confiture et considérons-nous, humains, comme des êtres souples. Si nous voulons arriver à changer quelque chose dans notre comportement au moyen d'une recherche personnelle et à diriger notre vie, il faut refuser de telles interprétations de nous-mêmes, qu'elles viennent des astrologues, des graphologues, des médecins ou même des psychologues!
Généralement, nous pouvons influencer notre processus de changement beaucoup plus que nous le croyons. Allen Tough, un psychologue de l'Institut ontarien des études en éducation, rapporte les résultats d'une enquête auprès de...suite


7) SNYDER, C.A. et LARSON, G.A., A further look at student acceptance of general personality interpretations, Journal of consulting and clinical psy chology, 38, pp. 384-388, 1972.

suite